lundi 8 décembre 2008

Truands

Lundi 8 décembre

Hier, je discutais de cinéma avec un de mes clients venu prendre son café. Je lui confiais que je n'y allais pas souvent. Le manque de temps allié au prix de la place et au fait que je ressors trop souvent déçu par le film font que j'ai petit à petit déserté les salles de ciné.
Sur ces cinq dernières années par exemple, il ne me reste que deux très bons souvenirs de films : « 36 Quai des Orfèvres » et « Le Second Souffle ».
Mon client me demande alors si j'ai vu d'autres films d'Olivier Marchal (celui qui a réalisé « 36 Quai des Orfèvres »).
J'ai visionné « Gangster », le premier de sa trilogie, plutôt bien mais sans plus. Quelques bonnes scènes, une intrigue intéressante mais une fin capillo-tractée. De plus, si les rôles joués par les gangsters sonnent juste (la scène du début dans la boîte de nuit est très bien), ceux des policiers sont souvent trop caricaturaux (les dépressifs alcoolos, le professionnel froid à cheval sur les règlements opposé au mec secret qui lui choisit souvent de s'asseoir dessus...).
J'ai également vu « MR 73 ». Là, j'ai été plutôt déçu. Toujours l'exagération du côté mélodramatique de la personnalité du héros policier : alcoolique, dépressif, coupé du monde... Bien moins réaliste que « 36 Quai des Orfèvres », on est dans le phantasme en ce qui concerne les moyens d'intervention de la police (voitures et équipements) et dans le cliché « polar » pour ce qui est du misérabilisme de la police (locaux sordides, ripoux...).
Mon client me conseille alors un film de Frédéric Schoendoerffer : « Truand », Olivier Marchal y joue le rôle d'un tueur, ou plutôt, de l'équipier d'un tueur. J'ai suivi son conseil, et j'ai passé une bonne soirée.
Je ne sais pas si la réalité est proche (j'espère que non) mais Schoendoerffer s'est entouré d'une excellente équipe (dont Alain Figlarz qui jouait dans « 36 Quai des Orfèvres » le rôle d'un braqueur) et décrit le monde des truands de manière passionnante.
Quelques scènes sont très intenses sans pour autant regorger d'effets spéciaux : une fusillade sur un parking lors d'une rencontre entre trafiquants de drogue, diverses scènes de règlements de compte... Les truands ont des personnalités bien étudiées.
Le caïd est manifestement très intelligent, charismatique (dans la scène où il assure au champion de boxe qu'il va l'aider à se débarrasser de son manager parce qu'il l'arnaque, j'ai l'impression d'entendre un homme politique), violent et sadique.
L'un de ses gardes du corps, Mourhad (joué justement par Alain Figlarz), semble avoir fait ça toute sa vie.
Dans le camp adverse, on a un ex tolard converti en prison à l'islam qui cherche (et parvient) à entraîner un des lieutenants du caïd, un homme pondéré, sachant masquer ses émotions, déterminé et efficace (scène de la fusillade) à faire sécession et à monter son propre clan.
Olivier Marchal joue effectivement un second rôle, au côté de Benoît Magimel.
Bref, un très bon film que je recommande à un public averti en raison de la violence générale qui imprègne l'oeuvre.

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